PLASMACOSM 2 : Le plasma froid, outil innovant pour la cosmétique
[Article paru dans Expression Cosmétiques N°78 – novembre / Décembre 2022]
Ce projet est fnancé par la région Centre-Val de Loire dans le cadre du programme ARD COSMETOSCIENCES. Il mobilise des équipes de l’Université d’Orléans, du CNRS et plusieurs entreprises de la flière. Il a pour but de développer la technologie innovante du plasma froid appliquée à la peau, acquérir de nouvelles connaissances fondamentales sur les interactions plasma-peau et sur les effets du plasma en biologie cutanée.
Etape 1 : Caractérisation physicochimique de la délivrance du jet plasma
Celle-ci a permis d’optimiser les paramètres de fonctionnement du plasma jet d’hélium pour conduire à des surfaces d’exposition étendues et des conditions sécurisées pour le transfert vers des applications à la peau humaine. Ceci a été réalisé sur un modèle de peau, agarose mimant la surface cutanée. Les travaux ont montré le rôle clef de l’aug-mentation de la fréquence de répétition de la décharge plasma. Des mesures électriques, de visualisation d’écoulement de l’hélium dans l’air, d’imagerie rapide de l’émission du plasma, et de quantifcation des espèces réactives de l’oxygène (ERO) ont conduit à une description détaillée de l’interaction plasma jet-échantillon. Ceci a été validé sur des échantillons biologiques. Ainsi à haute fréquence :
- la puissance délivrée reste raisonnable,
- la température de l’échantillon traité se maintient aux environs de 20 °C, évitant ainsi tout risque de brulure thermique,
- la production contrôlée d’ERO est favorisée par le mélange de l’hélium avec l’air ambiant.
Etape 2 : Étude des conséquences de l’application du plasma sur la surface traitée
Pour cela, une nouvelle méthode qualitative (visualisation) et quantitative (mesure) du pH de surface, basée sur des mesures de fuorescence et l’analyse d’image, a été développée et a permis de mettre en évidence des modifcations de pH moindres avec un traitement à haute fréquence. Ceci permet de garantir tout risque de brulure chimique. La distribu-tion surfacique des espèces chimiques délivrées par le jet plasma a été étudiée sur modèle de peau et validée sur explants de peau. Pour comprendre/contrôler l’effet du traitement plasma, la diffusion des principales espèces générées a été étudiée sur des modèles d’agarose mimant le tissus cutané, montrant que ces espèces sont capables de pénétrer sur quelques millimètres d’épaisseur…